Accueil du site



 

 

Incontinence urinaire chez l'homme, sphincter artificiel et dérivation urinaire
Mise à jour : janvier 2015


L’incontinence chez l’homme est souvent secondaire à l’effet nocif d’un adénome de prostate. Cet adénome irrite la vessie qui se contracte et provoque une miction active impossible à retenir. Le traitement de l’adénome guérit le patient. (Voir adénome de prostate).

Elle peut aussi être imputable à un cancer de prostate. Le cancer peut envahir le sphincter ou rigidifier l’urètre et peut entrainer des fuites d’urines. Le traitement du cancer peur améliorer la situation. (Voir cancer de prostate).

Une incontinence peut aussi survenir lors des suites du traitement d’un cancer par chirurgie ou radiothérapie.
 

  • En cas de persistance de l’incontinence après traitement chirurgical d’un cancer de prostate,  la rééducation du sphincter et du périnée est utile. Pour les formes majeures, la pose d’un sphincter artificiel peut guérir ce handicap. (Voir cancer de prostate).
  • La radiothérapie au niveau du périnée peut être capitale pour la guérison d’un cancer mais elle s’accompagne parfois de réactions irritatives des tissus qui évoluent toute la vie (rétraction, saignement, fibrose). Cette rétraction des tissus survient surtout après 10 ans.
Cette page vise à informer les patients atteints de ce type d’incontinence qu’il existe des moyens pour améliorer leur confort de vie.

Les cancers pelviens de l’homme traités par radiothérapie exclusive ou non et provoquant ce type d’incontinence sont les cancers de prostate et du rectum. Il est important de savoir s’il existe en plus un rétrécissement fibreux de l’urètre. En effet, l’incontinence peut se traiter par un sphincter artificiel mais à condition que les voies urinaires soient bien libres et perméables. 
 

Incontinence pure après radiothérapie : Sphincter artificiel

Dans cette forme, le sphincter est atteint et est rigide. Il se ferme mal et la fuite peut atteindre un demi-litre d’urines par jour. La pose d’un sphincter artificiel permet de guérir le patient.
Ce sphincter artificiel est constitué d’une manchette (anneau gonflable) que l’on place autour de l’urètre. Il est capital de le poser sur la partie non atteinte par les rayons. Il existe un bouton placé dans les bourses et un ballonnet enfoui à côté de la vessie. En appuyant sur le bouton situé dans les bourses, la manchette s’ouvre et permet à l’urine de couler. La manchette se rempli automatiquement 2 minutes après ouverture. 

Il faut attendre 6 semaines avant d’activer le sphincter après sa pose. Le médecin apprend alors au patient à s’en servir. 

Les pannes sont rares et tardives et chacun des composants peut être remplacé.

En cas de rétention urinaire, il est indispensable de prévenir le médecin urgentiste de la présence de ce sphincter. Un sondage peut l’endommager et l’infecter. Tout sphincter infecté doit être retiré en entier.
 
 

Sphincter artificiel. Lorsque le sphincter est fermé, la manchette pince l’urètre et retient l’urine. Le ballon est alors vide. Lorsque le bouton de la pompe est pressé, la manchette se vide et remplie le ballon. L’urètre ainsi décomprimé permet d'uriner. La manchette se remplie ensuite automatiquement et stoppe le jet.

Incontinence et blocage urinaire après radiothérapie : Dérivation urinaire

Dans ca cas, le sphincter est atteint mais tout l’urètre est également malade. Un urètre agressé peut réagir en se rétrécissant. Malgré les multiples opérations pour lui redonner son calibre (Voir sténose urétrale), il se peut que le rétrécissement post-radiothérapique récidive.

On ne peut pas régulièrement passer des appareils métalliques au-travers d’un spincter artificiel car la fine muqueuse recouvrant le sphincter finira par s’éroder.

Le patient est d’ailleurs épuisé par la succession d’interventions qui se soldent par une rétention d’urine douloureuse entre maillées d’épisodes d’incontinence.

Après réflexion, le patient peut opter pour une dérivation des urines.
On réalise alors l’ablation de la vessie et l’on doit ensuite dériver l’urine provenant des uretères. Il n’est pas possible de refaire une nouvelle vessie car la région pelvienne est dans ce cas précis inutilisable. Le plus simple est de les placer dans un segment de tube digestif (Intervention de Bricker). 

L'urine est collectée par une poche adhésive appliquée sur la peau non loin de la ceinture. Elle est cachée par le pantalon. L'acceptation du changement de son corps est initialement difficile mais 3 mois plus tard, la reprise d'une vie normale est effective dans plus de 80 % des cas. 
 
 

La réimplantation des deux uretères dans un segment de tube digestif (intervention de Bricker) permet l’écoulement de l’urine dans une poche. La région pelvienne endommagée par le traitement radiothérapique est shuntée.